• L'AU-DELA ET LA SURVIVANCE DE L'ETRE par Leon DENIS

    Extrait du livre

    L'AU-DELA
    ET LA SURVIVANCE DE L'ETRE
    ______
    Nouvelles preuves expérimentales
     
    PAR

    LEON DENIS
     
     


    On se demande souvent où est l'Au-delà ; mais l'au-delà et l'en deçà se pénètrent, se confondent : ils sont l'un dans l'autre.
    L'au-delà est simplement ce que nos sens n'atteignent pas. Ceux-ci sont très pauvres, on le sait. Ils ne nous laissent distinguer que les formes les plus grossières de la vie universelle. Les formes subtiles leur échappent absolument. Pendant longtemps, qu'est-ce que l'humanité a su de l'univers ? Presque rien ! Le télescope et le microscope ont élargi, en deux sens opposés, le champ de nos perceptions. A celui qui, avant la découverte du microscope, aurait parlé des infusoires, de cette vie débordante s'épanouissant en myriades d'êtres dans les airs et dans les eaux, on aurait répondu par un haussement d'épaule.


    Voici que de nouvelles perspectives s'ouvrent, et des domaines inconnus de la nature se révèlent. On peut dire que l'enfance du vingtième siècle marque une nouvelle étape de la pensée et de la science. Celle-ci s'affranchit de plus en plus  des limites étroites dans lesquelles elle a été enfermée si longtemps, pour prendre son essor, développer ses moyens d'investigation et de raisonnement, et explorer les vastes horizons de l'inconnu. La psychologie, notamment, est entrée dans des voies nouvelles. L'étude du moi, de la personnalité humaine, est passée du domaine de la métaphysique à celui de l'observation et de l'expérience. Parmi les sciences nées de ce mouvement, figure le spiritualisme expérimental.


    Sous ce nom, le vieux spiritisme, tant raillé et bafoué, si souvent enterré, a reparu plus vivant et voit s'accroître de jour en jour le nombre de ses partisans.
    N'est-ce pas là une chose singulière ? Jamais peut-être on n'avait vu un ensemble de faits, considérés d'abord comme impossibles, dont l'idée ne soulevait, dans la pensée de la majorité des hommes, que l'antipathie, la  méfiance,  le  dédain,  qui étaient en butte à l'hostilité de plusieurs institutions séculaires, finir par s'imposer à l'attention et même à la conviction  d'hommes instruits, de savants compétents, autorisés par leurs fonctions et leur caractère. Ces hommes, d'abord sceptiques, en sont venus, par leurs études, leurs recherches, leurs expériences, à reconnaître et à affirmer la réalité de la plupart des phénomènes spirites.

    Sir William Crookes, le plus grand physicien des temps modernes, après avoir observé, pendant trois ans, les matérialisations de l'esprit de Katie King et les avoir photographiées, a déclaré : “ Je ne dis pas : cela est possible, je dis : cela est. ”

    On a prétendu que W. Crookes s'était rétracté. Or, il a répondu lui-même à cette insinuation dans son discours d'ouverture au Congrès de Bristol, comme président de l'Association britannique pour l'avancement des sciences. Parlant des phénomènes qu'il a décrits,  il ajoute : Je n'ai rien à rétracter, je m'en tiens à mes déclarations déjà publiées. Je pourrais même y ajouter beaucoup.

    Russell Wallace, de l'Académie Royale de Londres, dans son ouvrage intitulé : le Miracle et le moderne spiritualisme, a écrit : “ J'étais un matérialiste si parfait et si éprouvé que je ne pouvais, en ce temps, trouver place dans ma pensée pour la conception d'une existence spirituelle... Les faits, néanmoins, sont choses opiniâtres : les faits m'ont vaincu. ”

    Le professeur Hyslop, de l'Université de Columbia, New-York, dans son rapport sur la médiumnité de Mrs. Piper entrancée, a dit : “ A en juger d'après ce que j'ai vu moi-même, je ne sais comment je pourrais me dérober à la conclusion que l'existence d'une vie future est absolument démontrée. ”

    F. Myers, professeur à Cambridge, dans son bel ouvrage : la Personnalité humaine, en arrive à cette conclusion, “ que des voix et des messages nous reviennent d'au-delà de la tombe ”.
    Parlant de Mrs. Thompson, il ajoute : “ Je crois que la plupart de ces messages viennent d'esprits, qui se servent temporairement de l'organisme des médiums pour nous les donner. ”

    Richard Hodgson, président de la Société américaine des Recherches psychiques, écrivait dans les Proceedings of Society Psychical Research : “ Je crois, sans avoir le moindre doute, que les communicants spirites sont bien les personnalités qu'ils disent être ; qu'ils ont survécu au changement que nous appelons la mort, et qu'ils ont communiqué directement avec nous, les soi-disant vivants, par l'intermédiaire de l'organisme de Mme Piper endormie. ”

    Le même Richard Hodgson, décédé en décembre 1906, s'est communiqué depuis à son ami James Hyslop, entrant dans des détails minutieux au sujet des expériences et des travaux de la Société des Recherches psychiques. Il explique comment il faudrait les conduire de manière à prouver absolument son identité.
    Ces communications sont transmises par différents médiums, qui ne se connaissent pas, et elles se confirment les unes par les autres. On reconnaît les mots et les phrases qui étaient familiers au communicant pendent sa vie.

    Sir Oliver Lodge, recteur de l'Université de Birmingham et membre de l'Académie royale, écrit, dans The Hilbert Journal, ce  qui suit (reproduit par Light du 8 juillet 1911) : “ Parlant pour mon compte et avec tout le sentiment de ma responsabilité, j'ai à constater que, comme résultat de mon investigation dans le psychisme, j'ai à la longue et tout à fait graduellement acquis la conviction, et suis maintenant convaincu, après plus de vingt ans d'études, non seulement que la persistance de l'existence personnelle est un fait, mais qu'une communication peut occasionnellement, mais avec difficulté et dans des conditions spéciales, nous parvenir à travers l'espace. ”
    Et dans la conclusion de son livre récent : la Survivance humaine [1], il ajoute :
    “ Nous ne venons pas annoncer une nouvelle extraordinaire ; nous n'apportons aucun moyen nouveau de communication, mais simplement une collection de preuves d'identité soigneusement établies, par des méthodes développées quoique anciennes, plus exactes et plus voisines de la perfection, peut-être, que celles obtenues jusqu'ici. Je dis “ des preuves soigneusement établies ”, car l'ingéniosité avec laquelle elles ont été préparées se rencontre autant de l'autre côté de la barrière que du nôtre ; il y a eu distinctement coopération entre ceux qui sont dans la matière et ceux qui n'y sont pas. ”

    Le professeur W. Barrett, de l'Université de Dublin, déclare (Annales des Sciences psychiques, nov. et déc. 1911) : “ Sans  doute,  pour  notre  part,  nous  croyons  qu'il  y  a  quelque intelligence active à l'oeuvre derrière l'automatisme (écriture mécanique, transe et incorporations) et en dehors de celui-ci une intelligence, qui est plus  probablement  la  personne  décédée  qu'elle  affirme  être,  que  toute autre chose que nous pouvons imaginer... Il est malaisé de trouver une autre solution au problème de ces messages et de ces “ correspondances-croisées ”, sans imaginer une tentative de coopération intelligente entre certains esprits désincarnés et les nôtres. ”

    Le célèbre Lombroso, professeur à l'Université de Turin, écrivait dans la Lettura : “ Je suis forcé de formuler ma conviction que les phénomènes spirites sont  d'une  importance  énorme  et  qu'il  est  du  devoir  de  la  science  de diriger son attention sans délai sur ces manifestations. ”

    M. Boutroux, membre de l'Institut et professeur à la Faculté des Lettres de Paris, s'exprime ainsi dans le Matin du 14 mars 1908 : “ Une étude large, complète, du psychisme n'offre pas seulement un intérêt de curiosité, même scientifique, mais intéresse encore très directement la vie et la destinée des individus et de l'humanité. ”

    Le savant M.  Duclaux, directeur de l'Institut Pasteur, dans une conférence faite à l'Institut général psychologique il y a quelques années, disait : “ Je ne sais si vous êtes comme moi, mais ce monde peuplé d'influences que nous subissons sans les connaître, pénétré de ce quid divinum que nous devinons sans en avoir le détail, eh bien ! ce monde du psychisme est un monde plus intéressant que celui dans lequel s'est jusqu'ici confinée notre pensée. Tâchons de l'ouvrir à nos recherches. Il y a là d'immenses découvertes à faire, dont profitera l'humanité. ”


    [1]La Survivance humaine, par sir OLIVER LODGE, traduit de l'anglais par le docteur Bourbon.
    Paris, 1912. Félix Alcan, éditeur.

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