• Jean Prieur

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    JEAN PRIEUR, étudie les doctrines ésotériques et les phénomènes paranormaux à la fois en tant qu'historien et philosophe. Le sérieux de ses ouvrages, la rigueur de sa pensée sa sensibilité médiumnique et son amour du prochain font de lui l'un des meilleurs connaisseurs français de tous ces phénomènes.

    Jean Prieur, est né le 10 novembre 1914 à Lille, c’est-à-dire sous les bombardements et l’occupation allemande qui dura de 1914 à 1918 ; Lille ayant été envahie en même temps que la Belgique. Ce furent pour sa mère de très dures années. Le manque d’argent et de ravitaillement, les arrestations, les exécutions, les décisions tantôt tatillonnes, tantôt terribles de la Kommandantur ont été racontées par Mme Prieur dans la première partie d’un livre inédit de son fils : " Des années noires aux années folles ".

    Enfant, en décembre 1916 tous deux furent autorisés à faire partie d’un convoi de réfugiés du Nord. Terminus : Schaffhouse après trois jours d’un voyage épuisant. A quatre ans, le petit Jean entre à l’Institution Jeanne D’Arc tandis que son père entre chez Renault où il va diriger le bureau d’études des moteurs Diesel. En 1910, il a passé une année à Munich auprès du célèbre inventeur qui l’a formé. Rudolf Diesel était un homme d’un commerce très agréable. Il n’en était pas de même pour Louis Renault, qui dure et cassant, brimait son personnel et même ses collaborateurs directs. Le caractère de Constant Prieur s’en ressentit ; il devint sombre, critique et agressif. Un jour, il prit une excellente décision, celle de mettre Jean à l’Ecole communale où il reçut la solide formation que l’on donnait en ces temps-là.

    En 1925, le voici au Lycée Buffon ; en 1929, au Lycée Condorcet où il restera jusqu’en 1933. Son professeur de philo en Khâgne, classe qui prépare à Normale Sup n’est autre que Louis Lavelle. Ce dernier avait écrit sur l’une de ses copies : " Ceci n’est pas une dissertation mais une profession de foi. " C’était vrai, Jean lui montra ses premiers écrits et son maître lui conseilla de modérer son lyrisme naturel. Déjà, l’année précédente, une jeune agrégée professeur stagiaire Mlle Somme Neil, aux lunettes cerclées de fer avait condamné son travail en ces termes : " Vous ignorez tout du langage philosophique. " Ce que le coupable prit pour un compliment. Il ne prépara pas de licence de philosophie comme le lui conseillait Louis Lavelle, mais choisit l’Ecole des Sciences politiques, obtint son diplôme en deux ans au lieu de trois et du même coup un goût prononcé pour l’Histoire.

    1936 : il demande à faire son service militaire dans les chasseurs alpins. Résultats, il se retrouve en Algérie, à Sétif.

    1937 : son premier emploi, rédacteur au Service des Cartes en faveur de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques, ce qui lui permet de rencontrer les célébrités de l’époque.

    1938 : rédacteur à l’Union Nationale des Associations au tourisme. Il succède à George Arnaud, le romancier qui écrivit le Salaire de la Peur. C’est l’année la plus sombre de sa longue existence, la seule où il n’ait rien écrit. " Eh bien, maugrée-t-il, si toute la vie doit être comme ça ! " Il est persuadé qu’il n’a plus d’avenir d’autant plus que la guerre menace.

    En 39-40, il est professeur de français-latin (et de philosophie en leçons particulières) quand il est convoqué sous les drapeaux.

    Juste avant l’occupation de Bordeaux, il réussit à passer en juin 40 un certificat de littérature française. En octobre ou novembre de la même année, il le complète à Toulouse par un deuxième d’études latines avant d’en entreprendre un troisième à Lyon, il choisit l’archéologie grecque car il n’est pas très fort dans la langue de Platon qu’il a apprise tout seul.

    A Lyon, devenue capitale intellectuelle et spirituelle de la France vaincue, il publie en 1941 " Navire pour l’Atlantide " où sont en germe les principaux thèmes qu’il développera par la suite. Le livre est bien accueilli dans toute la zone libre.

    En mars 1945, il est rédacteur au Journal Parlé de la Radiodiffusion Française où il a comme collègues Paul Guimard et Georges de Caunes.

    De 1945 à février 47, il est en Autriche comme officier de contrôle à Radio Vorarlberg puis à Radio-Innsbruck. A Radio-Vienne, il est chargé des émissions culturelles françaises.

    En 1947, le revoici comme officier de contrôle à Radio Baden-Baden. La Bundesrepublik ayant été proclamée, il devient attaché, puis lecteur de langue et de civilisation françaises à Bonn, puis à l’Institut Français de Berlin où Sartre avait été professeur en 1933 puis aux universités populaires de Cologne et de Jönköping (Suède) puis à celle de Frederikstad, puis à l’Alliance Française de Paris excellente école dont l’élève le plus illustre fut jadis le jeune Montini, futur Paul VI. Il y restera de 1958 à 1978... (lire la suite)

     

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