• D. Gilliand et A. Maillard entretiens télévisuels

    Les journalistes Denise Gilliand et Alain Maillard ont suivi une médium valaisanne. Le couple raconte comment cette approche a donné un autre sens à leur vie. Résultat: un film, un livre. A croire ou à laisser.


    Ils vivent près de la gare de Renens dans une belle maison «achetée pas cher il y a treize ans». Intérieur cosy, beaucoup de livres, aux murs des masques ramenés de l’étranger et cet ange-gargouille qu’elle a de ses mains façonné et sous lequel ils accepteront tout à l’heure d’être photographiés. Denise Gilliand et Alain Maillard sont mariés dans la vie et unis dans le travail. Elle est réalisatrice de documentaires, il est journaliste et anime, la nuit, l’émission radio «La ligne de cœur» sur La Première. Denise Gilliand vient d’achever un film visible sur les écrans romands, en prolongement Alain Maillard a sorti un livre. Les deux opus portent ce titre:«Médiums, d’un monde à l’autre»*. Quatre années de travail, une cinquantaine de médiums rencontrés, des voyages en France pour comprendre la transcommunication instrumentale, en Angleterre pour découvrir l’étonnant Arthur Findlay College qui forme à la médiumnité. Le couple s’est immergé dans un monde qui attire. La preuve: sorti il y a trois ans, l’ouvrage«Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secret en Suisse romande»s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

    Denise Gilliand avait déjà tourné en 2001 «Aux frontières de la mort», un sujet similaire. Elle eut la conviction qu’il existait une conscience hors du corps mais qui ne persistait que quatre minutes environ après le décès. Voudrait-elle aujourd’hui percer le mystère de «l’après ces quatre fameuses minutes»? Elle sourit. Et préfère parler de nous tous, sur cette terre, qui aurions notre fantôme, dans un placard, une cave. Mais le sien, alors, où serait-il? Réponse laconique: «Peut-être mon grand-père décédé, il y a 27 ans.» Elle enchaîne: «Il y a 9 mois, j’ai évité deux opérations grâce à un médium-guérisseur. Tout le monde a ce genre d’histoire bien au chaud.» Le fantôme d’Alain Maillard? «Vous allez être déçu, le truc du verre qui tourne, voilà tout.»

    Le documentaire est sérieux, sobre. Denise Gilliand filme des gens qui parlent, des entretiens. Elle a pourtant vu, dit-elle, lors de ses tournages, des tables monter contre des murs, des phrases s’écrire toutes seules sur une planche. Mais les montrer, assure-t-elle, aurait desservi les médiums. Les très sceptiques auraient pu invoquer le trucage. Ce sont ces mêmes très sceptiques que Denise Gilliand a sollicités et assis face à Céline Boson Sommer, médium guérisseuse à Martigny. La cinéaste l’a rencontrée en 2005 après un décès dans sa famille. Elle a été «soufflée» par la précision de ses descriptions au sujet du défunt. Elle poursuit: «Chez les médiums, il y a tout et n’importe quoi. Il me fallait une personne respectueuse de la personne, peu intrusive, qui a une éthique, qui verbalise positivement et surtout qui ne propose pas de prédictions sur l’avenir.» Voix enveloppante, visage lumineux, Céline Boson Sommer accepte de faire face aux sceptiques. La caméra filme leur face-à-face, leur rencontre. A l’écran, les sceptiques finissent estomaqués.

     

    Denise Gilliand se dit certaine qu’il existe des choses qui nous échappent mais qui donnent plus de sens à notre vie ici. Alain Maillard parle d’hypothèse plus que vraisemblable de l’intervention d’un autre monde, dit qu’il serait presque déraisonnable de ne pas y croire. Le couple, on s’en doute, est confronté à l’incrédulité des proches. Des repas entre amis, dont quelques «psys», ont mal tourné. «On nous a dit que l’on n’assumait pas notre existence, que cette quête était une fuite.» Le fils du couple, adolescent, a visionné la bande-annonce du documentaire dans sa chambre et a traité ses parents de «zinzins». La fille, plus jeune, monte parfois des escaliers imaginaires pour discuter avec ses grands-papas tous deux décédés. «Un effet collatéral», s’amuse Alain Maillard. «Mais tout le monde est curieux de cela, dit Denise Gilliand. J’ai même une amie très athée qui, après une soirée avec nous, a engueulé dans sa voiture sa mère morte depuis longtemps à cause d’un souci de moteur.»

    Existe-t-il un profil type de celui qui consulte un médium? «Non, répond Denise Gilliand, mais ce sont des personnes qui sont dans une situation de fragilité temporaire: en deuil, malades, des croyants, des non-croyants, principalement des femmes qui sont plus intuitives et travaillent plus sur le sixième sens.»

    Le livre d’Alain Maillard fondé sur les entretiens avec les protagonistes du film introduit d’autres personnages comme Hannes Jacob, le directeur de l’Ecole suisse de médiumnité à Neuchâtel. Il propose aussi la restitution de scènes filmées, en particulier des séances de contact et transe, des expériences de communication par radio avec des chers disparus. Le journaliste est conscient que l’ouvrage peut nuire à son image professionnelle. «J’ai fait un vrai travail journalistique, avec des témoignages invérifiables, ce qui nous arrive souvent dans notre activité», justifie-t-il. Alain Maillard s’est préparé à ce que ses sans-sommeil de «La ligne de cœur» lui parlent «de ces autres voix qui parlent». «J’ai arrêté un positionnement, pas question par exemple que les rôles soient inversés, que les gens posent les questions. Mais je ne veux pas censurer. Je peux très bien demander à un auditeur souffrant: avez-vous déjà envisagé une autre forme de guérison?».

    Source : letemps.ch

    * Le film:«Médiums, d’un monde à l’autre» en salle depuis le 1er novembre. Diffusion prévue sur la TSR.
    Le livre: «Médiums, d’un monde à l’autre» d’Alain Maillard et Denise Gilliand, Editions Favre.


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